Je me présente

Je m'appelle Tony Spinnhirny, j'ai 25 ans, je parcours la France de collège en collège et de lycée en lycée pour découvrir le champ de l'innovation pédagogique de ce pays.

Je suis passionné d'éducation. Je passe mes journées à essayer de comprendre comment l'école nous permet de devenir des adultes intégrés dans nos communautés, nos territoires et nos sociétés.

Mon attrait pour l'éducation n'est en réalité pas nouveau et peut remonter à ... quand j'étais moi-même au collège. En effet, je vis mal ma scolarité car je considère que ce système, dans lequel on me force à aller, connaît très peu l'optimisation sous contraintes, et beaucoup trop l'arbitraire. Je me dirige donc, après divers chemins, en master en sciences de l'éducation orienté vers la recherche. Cependant, la recherche, trop loin du terrain à mon goût. Je veux être utile au monde qui m'entoure*.

Je m'engage en février 2019 auprès de Marie-Laure Viaud et de Constance Lenoir dans ce collège très récent, à Paris, qui se réclame du 3ème type et démocratique : L'Autre Collège. J'y côtoie une dizaine de jeunes, j'apprends ce que signifie le mot "adolescence", j'aide à construire des contenus, surtout en mathématiques, et j'anime quelques moments autour de thèmes appartenant aux sciences de la vie et aux sciences physique. J'apprends également à rythmer et coordonner la journée d'école. Je remercie d'ailleurs à ce sujet Marie-Laure Viaud, Constance Lenoir et Saskia Walentowitz pour leur accompagnement.

À la fin de mes études, je décide que je ne suis pas prêt pour m'investir entièrement dans une initiative. J'ai envie d'explorer. Je veux voyager, je veux découvrir, je pars à l'aventure. Alors j'organise ce tour de France des collèges et lycées appartenant au champ de l'innovation pédagogique. C’est également l’occasion pour moi de découvrir de nouveaux territoires et la diversité des paysages de la France.

<aside> 💡 Mon objectif : comprendre le fonctionnement d'un établissement d'éducation au secondaire

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<aside> ❓ *Note pour les chercheurs et académiques : Merci de ne pas comprendre "vous ne servez à rien" mais plutôt "vous êtes très peu lus et mis en pratique par les professionnels de terrain de l'éducation".

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Vers une éducation cohérente

Je perçois une incohérence entre la mise en œuvre de l'éducation à l'école et les objectifs affichés de l'école. Ce constat est partagé par de nombreuses personnes, acteurs ou chercheurs dans le domaine de l'éducation, ou simplement citoyens de ce pays.

Dans son livre Quand l’école prétend préparer à la vie, Philippe Perrenoud (2011) mène une exploration préliminaire de cette question et pointe des lacunes apparentes de l'école dans l'adéquation de son curriculum avec les compétences pertinentes dans la vie d'un adulte.

La place des organisations faisant école différemment de l'éducation nationale fait débat et est source de dissensus. Pour certains, l'école de la république est la seule à honorer car elle est l'institution régalienne responsable de l’instruction de la nation. Pour d'autres, attendre que la grosse machine évolue durant leur vivant est une illusion qu'ils préfèrent résoudre en proposant une solution à leur territoire. Largement stigmatisées par les pouvoirs publics par idéologie, elles sont marginalisées dans le discours public commun qui tend à les associer à des établissements pour enfants en difficulté, avec une position intermédiaire entre l'école de la république et l'IME.

Certes par construction du système éducatif, nous retrouvons dans les écoles indépendantes une grande proportion de jeunes en situation d'échec et/ou de phobie scolaire. Ce sont des jeunes rejetés par les établissements de l'éducation nationale **et/ou qui sont en mauvaise santé au moins en partie à cause de leur expérience scolaire. Nous retrouvons également dans une moindre proportion des jeunes dont les parents ont acté un choix d'éducation pour leur(s) enfant(s) qui n'est malheureusement pas compatible avec la scolarisation dans un établissement public.

Je souhaiterais faire évoluer la perception du renouveau dans l'éducation depuis "une école différente pour des enfants différents" vers "une autre école pour un autre monde". C'est ce qui anime ma vision de l'éducation.

Je suis enthousiaste de rencontrer de personnes qui ont la démarche similaire de repenser le collège et plus largement le système éducatif en France.

Vers un avenir stable

Pourquoi aurait-on besoin d'un autre monde ? Il existe sûrement autant de réponses que d'interlocuteurs, mais une voix grandissante s'accorde pour dire qu'un avenir stable ne peut se construire sans repenser les fondations de notre civilisation.

La ligne politique des pionniers de l'Éducation Nouvelle était déjà d’inventer une autre école pour transformer le monde. C’est également la devise des Cercles de recherche et d'actions pédagogiques : "changer l'école pour changer la société, changer la société pour changer l'école".